Un jeu de pensées

Une petite expérience de pensée

Un jeu de pensées

Si je pense, cela veut dire que JE pense, n’est-ce pas ?
Alors, qui est ce je ?

Je ne suis pas ma pensée, je fais l’expérience de cette pensée, elle est ce qui m’apparaît.
Alors, une fois de plus, où apparaît-elle ?

« Dans ma tête », pourrait-on répondre. Et oui, c’est vrai, mais cela ne résout rien.
Qu’est-ce que ce « ma » ?
Subjectivement, on ne fait pas que l’expérience de sa tête, on fait l’expérience de quantité de choses.
La question est donc : où prend place cette expérience ?
Si ma pensée est un contenu, qu’est-ce qui la contient ?

Le fait est que cette pensée finit très souvent par se prendre pour une petite entité autonome s’exerçant sans que l’on ait rien demandé.
Ne serait-ce pas miraculeux si l’on pouvait penser cette pensée plutôt que de la laisser nous penser ? Ou pas, d’ailleurs.
On aurait beaucoup moins de migraines, qu’elles soient cognitives ou existentielles.

Et tout cela est subtil, car tout ce que nous venons de dire, la pensée peut parfaitement le comprendre.
Mais nous, pouvons-nous nous voir penser ? Pouvons-nous éprouver cette pensée, sans être enchaînés dedans ?

Si elle est ce qui apparaît, et que je suis ce dans quoi elle apparaît, et au sens large, ce dans quoi tout apparaît, il est impossible que je m’apparaisse, puisque c’est en moi que tout apparaît !

Je ne peux que l’être.
Alors, suis-je ?